Souvenirs de l'école de l’Alliance de la Hafsia

Souvenirs de l'école de l’Alliance de la Hafsia
 
par Avraham Bar-Shay.
 
L’école de l’Alliance de la Hafsia se trouvait à la limite du quartier Juif de la Hara. Son mur arrière donnait sur le quartier arabe. On y entrait par un portail qui était situé à la fin d’une impasse qu’on atteignait par la rue Achour. Juste en face de cette impasse et sur la même rue Achour se trouvait l’école de l’Or-Thora ou l’enseignement était plutôt Rabbinique. C’était la que le célèbre chanteur Asher Mizrah’i recrutait ses enfants de chœur.
L’espace qui servait de cour me paraissait assez grand. Je n’ai pu le vérifier lors de mon voyage en l’an 2000 a Tunis, tout était en ruines et difficile a voir de l’extérieur.
 
“Les terrains vagues ne manquaient pas à la Hafsia. Ils dataient de la première phase de reconstruction du ghetto de Tunis. Ce projet qui avait commencé sous le Protectorat, a été interrompu par la deuxième guerre mondiale. Une partie du quartier a été rasée et l’on y a construit trois grandes bâtisses (quatre étages et des entrées avec cage d’escaliers sur chaque coté) au centre de cette plate-forme, laissant ainsi des lots de terrains vagues autour de ces ‘immeubles de recasement’ . Ces terrains ont tout de suite trouvé leur place dans les activités de la vie communautaire: lieu de rencontre ou souk à certaines heures, mini stade de football ou fête foraine en d’autres jours, etc...
 
Les autorités tunisiennes ont repris la démolition des maisons du ghetto en 1961, et ont commencé la reconstruction de la ‘première tranche Hafsia’ dans les années 70. Le projet avait reçu le Prix Aga Khan en 1983. La deuxième tranche a aussi reçu ce prix en 1995. Cette reconstruction n’a malheureusement épargné aucune des synagogues du ghetto.”(ni l’école de l’Alliance)
 
Le bâtiment des classes avait 2 étages. La maison du concierge de l’école, qui s’appelait Aiiche (je crois), était à droite après l’entrée. On le connaissait surtout parce qu’il vendait des sandwichs durant les récréations. Il vendait des sandwichs tunisiens bien garnis, mais aussi des petits pains imbibés d’harissa diluée, qui coûtaient moins cher.
 
Il y avait les toilettes et à coté, si je me rappelle, il y avait une infirmerie où on allait faire soigner ses petits ‘bobos’ de récréations.
 
Les classes allaient jusqu’en 1ère, qui était la classe du C.E.P. Il y avait, je présume, entre 8 et 10 classes. C’était une école de garçons.
 
A Gabès, je n’ai rejoins l’Ecole qu’à un age avancé, après avoir passé mes premières années au Kouttab. Mes parents décidèrent alors « qu’il y avait assez de rabbins dans la famille », et ils m’envoyèrent à une école Judéo-francaise où on n’étudiait pas le Shabbat. Il n’y avait pas d’école de l’Alliance Israélite à Gabès a cause de l’opposition du Grand Rabbin H’aim H’ouri.
 
Arrivé à la Capitale, on m’inscrit à l’école de l’Alliance la plus proche, celle de la Hafsia. Elle était un élément important de mon intégration comme enfant tunisois, et un terrain de compétition dans le ‘parcours’ des meilleurs élèves, qui d’ailleurs était très encouragée par le système éducatif. La possibilité d’aider d’autres enfants dans leurs devoirs m’emplissait de satisfaction et améliorait ma position sociale parmi les autres gosses.
 
L’age moyen des élèves était un peu plus élevé que la moyenne des autres écoles et se rapprochait du mien, peut être parce que certains ont du redoubler.
 
Il y avait des familles très pauvres à la Hara, mais il y avait aussi des familles aisées qui habitaient une grande maison avec entrée privée. Ceux qui habitaient les ‘Immeubles de Recasement.’ n’étaient pas riches mais n’étaient pas des nécessiteux non plus.
 
Beaucoup quittaient l’école avant la classe du CEP, généralement ce n’était guère pour raison de pauvreté, mais parce que l’enfant n’avait plus ‘la tête à cela’ ou bien qu’il devait aider dans la boutique familiale. Savoir lire, écrire et compter suffisait a certains parents, ou étaient-ils peut être indifférents pour poursuivre des études supérieures. C’était, probablement, pour cette raison que la classe finale n’était pas aussi peuplée que les classes inférieures.

Commentaires

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53 années 8 mois
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Bonjour mon père mosche hababou était enseignant à cette école, l'avez vous connu ?

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