Tunisie : Grève de 3 200 boulangers pour réclamer des aides non payées

Tunisie : Grève de 3 200 boulangers pour réclamer des aides non payées

95 % des boulangers censés bénéficier des aides étatiques ont répondu à l'appel de grève pour réclamer 14 mois de subsides non payés, une somme estimée à de 78 millions d'euros

Près de 3 200 boulangers tunisiens ont observé mercredi une grève pour réclamer le versement par le gouvernement de compensations dues au titre des subventions étatiques.

La Chambre syndicale nationale des propriétaires de boulangeries a affirmé que 95 % des boulangers du pays censés bénéficier des aides étatiques avaient répondu à l’appel de grève pour réclamer 14 mois de subsides non payés, une somme estimée à près de 78 millions d’euros.

En début de soirée, le chef de ce syndicat, Mohamed Bouanane, a indiqué à l’AFP que la grève, qui devait être à durée indéfinie, serait finalement « suspendue » à partir de jeudi.

Cette décision a été prise après un accord avec le gouvernement pour le versement aux boulangeries des aides couvrant une période de quatre mois, soit l’équivalent de 23,5 millions d’euros, selon lui.

Près de 1 200 boulangeries, qui ne sont pas concernées par le système de compensation, ont continué de fonctionner normalement mercredi.

Plusieurs propriétaires de boulangeries en grève ont manifesté à Tunis devant le siège de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), dont ils relèvent.

« Cela fait plus d’un an que nous payons de nos poches pour produire du pain, nous n’en pouvons plus », a déclaré à l’AFP Najib Mouhamadi, patron d’une boulangerie à Nabeul, dans le nord-est du pays.

La Tunisie est en proie à une grave crise financière se traduisant ces derniers mois par des pénuries récurrentes de produits de base (farine, sucre, café…), dans un contexte d’inflation galopante (près de 9 % en août sur un an).

La semaine dernière, la capitale Tunis a connu de fortes perturbations dans la distribution des carburants.

Le pays espère alléger sa crise grâce à un prêt de 1,9 milliard de dollars attendu du Fonds monétaire international (FMI).

Ce prêt doit encore être validé en décembre par le conseil d’administration du FMI, auquel le gouvernement tunisien a promis une batterie de réformes, notamment la révision des subventions aux produits de base et la restructuration des entreprises publiques, pour la plupart surendettées et mal gérées.

Le pays est également englué dans une grave crise politique depuis le coup de force du président Kais Saied qui s’est emparé des pleins pouvoirs en juillet 2021.

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