La France de Pétain n’est pas morte

Je ne peux regarder les photographies prises en France au temps du Maréchal Pétain sans un sentiment d’horreur. Les panneaux proclamant “interdit aux Juifs” suscitent en moi la nausée, et la nausée s’accentue en voyant les passants indifférents à ces écriteaux. Les Juifs en France à l’époque devaient porter l’étoile jaune. Le port de l’étoile jaune a précédé les rafles et l’envoi de convois ferroviaires de Drancy vers Auschwitz.

 

La France officielle a longtemps occulté le fait que le régime pétainiste, ce fut la France. Puis, cela s’est dit. Et la France a semblé prête à assumer cette tache indélébile sur son passé.

 

La France de Pétain n’est pas morte (info # 010412/16)[Analyse]

Par Guy Millière ©MetulaNewsAgency

 

Elle n’en a pas moins gardé en elle des traces salissantes d’antisémitisme. Elle s’est efforcée, depuis le milieu des années 1960, de les cacher sous un discours hostile au pays juif, Israël. Et elle est vite devenue au sein du monde occidental le fer de lance de l’anti-israélisme le plus vicieux.

 

Cela a commencé avec le Général de Gaulle et son sinistre discours incriminant le peuple sûr de lui et dominateur. Cela s’est poursuivi avec des ministres des Affaires Etrangères immondes, tels Michel Jobert, qui, en 1973, lors de la guerre d’agression arabe contre Israël, disait qu’il était logique que les Arabes veuillent rentrer chez eux, ou encore Roland Dumas.

 

Cela ne s’est interrompu sous aucun président de la République, de Georges Pompidou à François Hollande, en passant par Valery Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.

 

Aucun pays occidental n’a fait autant pour la “cause palestinienne”, donc pour les chefs des terroristes islamiques tueurs de Juifs, qui n’ont cessé de frapper depuis plusieurs décennies et qui continuent de le faire.

 

Les dirigeants français pourraient se dire aujourd’hui qu’ils ont des problèmes plus importants à régler, que l’anti-israélisme n’est pas vraiment une priorité pour la France. Ils pourraient constater que l’anti-israélisme et le soutien à des terroristes islamiques tueurs de Juifs relèvent du soutien au terrorisme islamique, ce qui est difficilement compatible avec la volonté affichée de lutter contre le terrorisme islamique au moment où il frappe la France. Ils pourraient constater qu’en contribuant à la haine anti-israélienne, ils contribuent, par extension, à la haine antijuive des musulmans vivant en France et accélèrent le départ des Juifs qui quittent déjà la France par milliers chaque année. Mais, non, ils insistent.

 

Après avoir organisé une conférence pour la “paix” au Proche-Orient voici quelques mois, ils ont tenté d’en organiser une en décembre, et dans les deux cas, l’accusé désigné en filigrane était Israël.

 

Ils ont rédigé des motions anti-israéliennes en collaboration avec des seconds couteaux “palestiniens” aux fins que ces motions soient présentées aux Nations Unies et adoptées au Conseil de Sécurité. Seul l’usage du droit de veto américain a empêché que ces motions soient adoptées, et qu’Israël soit désigné comme un pays criminel aux yeux de ce que d’aucuns appellent le “droit international”. L’une de ces motions est en cours de rédaction, et il se dit que la France incite actuellement Barack Obama à ne pas utiliser son droit de veto cette fois-ci, juste avant de quitter la Maison Blanche.

 

Ils ont fait voter il y a quelques mois à l’Unesco un texte niant tout passé juif à Jérusalem, et quand un autre texte du même type a été présenté à la même Unesco il y a quelques semaines, ils se sont abstenus, ce qui est une façon de consentir lâchement, et donc de récidiver.

 

Ils viennent de faire adopter une directive publiée au Journal officiel demandant que les produits fabriqués dans les villes et villages juifs de Judée-Samarie fassent l’objet d’un étiquetage spécial destiné à avertir les consommateurs qu’ils risquent d’acheter des produits juifs de Judée-Samarie.

 

Les dirigeants français disent que ce n’est pas une décision de boycott, bien sûr, et que c’est juste une façon de désigner des produits juifs et de dire que des Juifs occupent des territoires qui ne sont pas les leurs, puisque ce sont des “territoires palestiniens”.

 

Les dirigeants français ont l’art de l’hypocrisie et du mensonge.

 

Ils disent qu’une directive européenne suggérant ce type d’étiquetage a été adoptée, ce qui est terriblement exact. Ils ne disent pas que nul n’oblige un pays à suivre cette directive.

 

Ils parlent de “territoires palestiniens” occupés, alors que les territoires en question n’ont jamais été “palestiniens”, dès lors qu’il n’y a jamais eu de pays ni même d’entité gouvernementale arabe appelés Palestine, et ne sont pas “occupés” au sens juridique du terme, mais disputés, dans le contexte d’un conflit qui n’a pas pris fin.

 

Et ils osent encore se décrire comme des “amis d’Israël”.

 

Que nul ne me dise, dans ce contexte, que Manuel Valls et François Hollande, l’homme au scooter de la rue du Cirque, sont des amis d’Israël. Avec de tels amis, il est inutile d’avoir des ennemis.

 

Que nul ne me dise que le successeur de Hollande sera plus présentable. Ce ne sera pas, sans doute, un socialiste, vu l’état de délabrement de la gauche en France.

 

Ce ne sera pas non plus, je pense, Marine Le Pen, qui dirige un parti qui sent toujours le souffre, et où il y a toujours des antisémites estampillés comme tels.

 

Ce sera sans doute François Fillon, qui a, dans un passé récent, tenu des propos douteux sur les Juifs et sur Israël, et qui a montré des sympathies pour le Hezbollah et l’Iran des mollahs.

 

Qu’on comprenne que je préfère m’abstenir et que je le dise dès à présent. Je pense souvent que la France de Pétain n’est pas morte. Je le pense en cet instant.  

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