La légende de la PKAILA. Selon Breitou
Toutes ressemblances avec des personnages ou des lieux existants ne sont que pure coïncidence.
1896.
Dans le village de SIDI BOU ALI...Pas loin de SFAX, vivait une famille juive...Les Ben CHEMOUN. La famille cultivait un arpent de terre. Des légumes surtout qu’elle commercialisait les jours de marché à SFAX. L’époux Benyamin, était chohet, et bien sur, il se rendait ts les jours au marché de la place SIDI MANSOUR pour pratiquer ses rituels, sur sa carriole. Il était très apprécié par les villageois de son bled et surtout bon père de famille, une famille de 6 enfants en bas âge. C’est sa femme qui s’occupait de son petit verger de légumes et comme on dit chez nous, elle vivait Aalaa eli jib rabi, qol nar ou narou ( Elle vivait selon ce que D ieu leur envoie, à chaque jour sa pitance.
Nous sommes sous le règne Du BEY SIDI AHMED LAKNICH….Leila Soraya, son épouse, était une femme de cœur, généreuse et charitable . Le couple avait une fille, très belle, jeune et sans prétendant. Princesse et respectée dans la cour du BEY.
Un matin, alors que l’épouse Gjijlé déracinait ses radis, ses carottes, ses choux fleurs, etc...Elle remarque une plante qu’elle ne connaissait pas. Une plante sauvage pensa t’elle. Elle marche autour de ses légumes, et elle en voit une dizaine de ces plantes aux larges feuilles ; poussée par sa curiosité, elle en goûte un petit morceau et trouve qu’elle a goût légèrement amer. Elle décide de couper une brassée de ces larges feuilles et se dit t’elle, ‘je vais en faire qq chose’. Elle rentre dans sa cuisine, prépare un Canoun, pose une casserole pleine d’eau sur les mentons de son feu de bois, tout en poêlant au préalable les feuilles dont elle ignore le nom, elle les remue jusqu’à les frire, elle rajoute un peu de huile, puis une fois ces feuilles bien poilées, elle les verse dans son bouillon, en y rajoutant qqs haricots, des fèves, un peu d’ail, du sel et se dit t’elle pourquoi ne pas rajouter un morceau de peau séché ( kadid) de mouton. Et aussi un morceau de jarret, de la veille.
Elle rajoute qqs brindilles de persil….Elle reste devant sa marmite, et attend. Elle demande à sa petite fille de surveiller la cuisson (...Loucen tbaqbaq ââit’ni fiché) (si elle commence à bouillir légèrement appelle moi) Ah me netsséch tha’reqa, ene mechié en KAIEL chaya…) N’oublie pas de remuer lentement, je vais piquer une petite sieste…. ! Elle oublie de se lever mais sa petite fille veille aux haricots...Puis, une fois la crème épaissit, elle va réveiller sa maman...La bonne maman voit devant elle, un velouté qu’elle n’a jamais vue, elle goûte et là, elle risque de tomber à la renverse.
Alors qu’elle admirait son œuvre, elle entend des bruits, une cavalerie. Elle sort et là, surprise, une dizaine d’homme armés jusqu’aux dents se dirige vers elle. Dans le carrosse la PRINCESSE SORAYA. ‘...Sbah el khir ye madame...El ââjlé mta el bent el BEY, tkassen ââla zouz, loucen, tnejem tkheliné el salhou el ââjlé… ! (Bjr madame, la roue du carrosse de la REINE s est brisée en deux, pourriez vous nous permettre de réparer juste un instant… !’ ) Et faire boire nos chevaux… ! ‘ Aâla rassi ou âineyé yé siedi..) (Avec grand plaisir Messieurs…) L’odeur de la préparation sort de la maison et va se faufiler dans les narines de la Princesse. Curieuse, elle descend et demande à rentrer dans l’humble logis au moment où son époux arrive après sa dure journée de tueries de poules. Il est apeuré par ses gardes mais la PRINCESSE le rassure. Elle rentre donc dans l’humble logis et demande à savoir d’où vient cette odeur exquise… Gjijlé toute tremblante, la conduit dans sa cuisine, une cuisine comme la notre, celle de la Goulette. Lei wariq. Bref, elle respire et ‘..NEJEM EN DOUQ… ? ‘ Gjijlé confuse répond par ‘...Ijjé oqyad ou douq ye LELLA SORAYA…. ! Assieds et goûte à mon met…!’ La PRINCESSE prend place sur un tabouret, le mari BEN lui présente une quiche de pain et voilà notre PRINCESSE, couper des morceaux de pain et les plonger dans ce plat noir. Elle n’en revient pas. l’époux, la femme et les enfants sont là à regarder la fille du BEY, manger jusqu’à la dernière goutte de ce plat...Chess’mou el shan edé ye Madame…. ! (Comment se nomme ce plat Madame… ? Gjijlé prise au dépourvu lance ‘...TQAIL… !’ !!!! LA REINE est interloqué par le nom ‘...TQAIL.. ? ( Elle veille)…
La roue du carrosse est réparée et la PRINCESSE remercie cette humble famille. Qqs jours plus tard, quatre cavaliers, et un carrosse vide se présente au logis de la modeste famille ‘...EL BEY, i hab i choufqom… !’ Le BEY DEMANDE A VOUS VOIR… !’ Bref, arrivé sur place, le Sire demande à Gjijlé de lui confectionner dans ses cuisines beylicales ce fameux plat. Elle s’exécute et trois heures plus tard...Le ROI EMBALLE par cette saveur, demande à ce que la famille devienne première cuisinière du PALAIS. Gijlé mart BEN CHEMOUN lui dit que son plat a trouvé un nom, il s’appellera PKEILA….La PKEILA est devenue plat nationale sous le RÈGNE DE SIDI EL BEY AHMED LAKNICH…
Tout son royaume tomba sous le charme de ce ragoût et aujourd’hui encore LA PKEILA est le met FESTIF des juifs. Surtout les jours sacrés du CHABAT. La PKEILA EST JUIVE. Pour les mécontents, il reste tjs la LE PAIN ET LES OLIVES pour ne pas les fâcher. LOL.
Cen ye mecen...BREITOU
Albert Simeoni