LES CHOSES HUMAINES, PAR KARINE TUIL

LES CHOSES HUMAINES, PAR KARINE TUIL

Les choses humaines, nous dit Karine Tuil, ce sont les relations humaines qui semblent vouées à la trahison et à l’échec. Dans ce beau roman où les destinées de plusieurs personnes s’entrecroisent et s’entrechoquent, un procès pour viol occupe une part importante du récit. L’une des héroïnes aura la conviction que « l’on pouvait déterminer l’état d’une société au fonctionnement de ses tribunaux et aux affaires qui s’y plaidaient ».

Cela dit, « la déflagration extrême, la combustion définitive, c’est le sexe ». Et le sexe, en effet, est omniprésent dans ce récit narré dans une écriture finement ciselée.

Voici tout d’abord, les Farel, Jean, journaliste politique célébrissime, son épouse, Claire Davis, intellectuelle, philosophe et féministe engagée,  rencontrée après un premier mariage raté et leur fils, Alexandre, brillant étudiant à l’École Polytechnique qui s’apprête à intégrer l’université de Stanford, en Californie. De riches bourgeois qui vivent dans un grand appartement de l’avenue Georges Mandel, dans le seizième arrondissement de Paris.

Et voici les Wizman, Adam, professeur de français dans une école juive du 93, sa femme , Valérie Sarah Berdah, prothésiste dentaire et leurs deux filles, Noa et Mila qui vivent , eux, en banlieue parisienne, aux Pavillons-sous-Bois. Malgré leur patronyme, les parents d’Adam viennent d’Afrique du Nord. La famille, par ailleurs, tentera l’expérience israélienne.

Vieux beau et joli cœur, Jean avait rencontré Françoise Merle trois ans après la naissance d’Alexandre. Une maîtresse que son chien, Claude, ne quitte jamais. Il s’éprendra aussi de la très jeune Quitterie Valois qu’il finira par épouser et qui lui donnera une fille. Claire, elle, rencontrera Adam qui lui enseignera des rudiments de judaïsme.

Les entrelacs du destin se compliquent lorsque Alexandre, qui avait eu une relation avec Yasmina Vasseur, issue de la grande bourgeoisie tunisienne, par sa mère et française par son père, rencontre Mila, fille d’Adam et l’entraîne dans une folle soirée de bizutage où ce qui devait arriver arriva. Mila, cependant, considère qu’elle n’était pas consentante et porte plainte pour viol. Car « dans son milieu juif ultrareligieux, quand une fille est violée, plus personne ne veut d’elle ». Dès lors, une bonne partie du roman est consacrée au procès qui, entre autre, ruinera les espoirs d’études prestigieuses d’Alexandre et traumatisera Les deux familles.

L’actualité internationale traverse le roman : Bill Clinton et Monica Lewinsky, Hillary Clinton, les migrants dans l’Allemagne d’Angela Merkel, le drame de l’Hypercacher de Vincennes, l’attentat du Bataclan, Pompidou, Mitterrand, Obama, Trump, l’affaire DSK et l’affaire Weinstein …

Une lecture agréable. À découvrir.

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Flammarion. Juin 2019. 352 pages.21 €.

Commentaires

Member for

53 années 8 mois
Permalien

J'ai bien connu son père Gérard ainsi que ses oncles et tantes...Alain , Jean Pierre et Marilyne .

Le grand père était journaliste au " Petit Matin " de Tunis .

Je pense me rappeler que son père Gérard a débuté comme commissionnaire au Port de Tunis puis je l'avais rencontré à Belleville comme vendeur chez un grand marchand de meubles connu .

Bien que je fus plus intime avec Jean Pierre j'appréciais la gentillesse la bonne humeur et toujours ce sourire chaleureux de Gérard . .

Ce fut quelqu'un de bien dont sa fille peut en être fière .

Member for

53 années 8 mois
Permalien

Les Tuil habitaient 2 rue de Champagne.

Cette rue était perpendiculaire à la rue Lafayette.... à la hauteur du 24 et à la rue Hoche.

PS : Au 5 de la rue de Champagne habitait Pino Lattuca l'ex pianiste de Jacques Martin .

Member for

53 années 8 mois
Permalien

Perpendiculaire à la rue Lafayette et à la rue Hoche.

A l'est en parallèle ....la rue d'Isly.

Au Nord après avoir traversé la rue Lafayette....la rue de Reims.

A l'Ouest Paparone et en face le loueur de bicyclette à 15 millimes le quart d.heure.....le temps d'aller à la seconde porte du Belvédère et passer devant la piscine.

Si je dépassais le quart d'heure je jetais le vélo devant sa boutique et je me sauvais.

Je revenais le lendemain tout était oublié.... j'étais son meilleur client... ahah 

 

Member for

53 années 8 mois
Permalien

J'ai une petite anecdote concernant Madame Cohen qui habitait rue d'Isly jouxtant des habitations de la rue de Champagne.

Aux beaux jours toutes les fenêtres étaient ouvertes et il arrivait qu'on entende chanter certaines femmes que ce soit en français, en arabe ou en italien.

Ce jour là ce fut Madame Cohen qui chantait à haute voix " Luna Rossa " quand sa voisine Madame Boulakia lui demande de cesser " d'hurler " .

A ce moment là tout basculé..

Que répond Madame Cohen à Madame Boulakia ?

.je vous le donne en mille...n'oublions pas que nous sommes dans les années 50 et que peu ont fait de grandes études.

Eh bien la réponse de Madame Cohen fut cinglante.....tout le quartier entendait l'échange ;

"Madame Boulakia si moi j'hurle...vous, vous " TONITRUEZ " .

Adonai.. d'où sortait elle ce mot ?

Avec mes cousins je me souviens c'était l'heure du concert des auditeurs je crois me souvenir que Dalida chantait BAMBINO on a vérifié le mot dans un vieux dictionnaire jauni eh bien... stupéfaction le mot existait .

Depuis ce jour on écoutait avec respect Madame Cohen et même on trouvait qu'elle avait une jolie voix alors qu'auparavant on trouvait qu'elle chantait comme une casserole .

 

 

 

 

 

 

 

 

Ajouter un commentaire

CAPTCHA
Cette question est pour verifier que vous etes une personne et non une machine et ce, pour empecher tout envoi de spam
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.
Français