Tous les billets de «Ma vie rêvée», le spectacle que Michel Boujenah doit donner le mercredi 19 juillet au 53e festival de Carthage, en Tunisie ont été vendus. De quoi satisfaire l'humoriste né à Tunis il y a 65 ans... Sauf qu'une campagne de boycott a été lancée contre lui cette semaine, campagne qui divise le pays qu'il avait quitté, enfant, dans les années soixante, et pour lequel il a constamment rappelé son attachement. L'auteur des «Magnifiques» et des «Nouveaux magnifiques», spectacles à plusieurs personnages évoquant la vie des immigrés en France n'est plus le bienvenu dans son pays natal. L'appel au boycott vient du mouvement BDS, pour «Boycott désinvestissement sanctions» qui récuse toute manifestation mettant notamment en avant des personnalités accusées de soutenir l'Etat d'Israël.

«favorable à l'état hébreux»

L'affaire a pris de l'ampleur quand l'UGTT, la centrale syndicale qui a participé au maintien de la paix sociale après la révolution de 2011, a appelé à l'annulation du spectacle. L'UGTT précise que cet appel n'est pas lié à la confession juive de l'humoriste, mais plutôt pour ses prises de position favorables à l'Etat hébreux...

Face à cette première incursion dans le champ culturel, la riposte est venue d'une trentaine d'intellectuels et artistes qui ont signé une lettre ouverte de soutien au spectacle.

On ne sait si Michel Boujenah se rendra finalement à Carthage, lui qui se réjouissait de s'y produire enfin. «Dieu a fait de son mieux pour montrer le mieux de ce qu'il pouvait faire ; il a créé la Tunisie», avait-il proclamé lors d'un talk-show télévisé.